Les plénitudes ne sont pas LA PLÉNITUDE mais des miettes, des lambeaux qui offrent à faire « comme si ». De ces espèces de pansements posés là, sur une plaie. Pour la cacher, l’abriter, la soigner en secret. Pour l’embellir? Peut-être.
Et la plénitude?
Constituée de ces « cache misère » elle n’est pas, ici, un état de grâce mais plutôt un endormissement où reposent déjà les faiblesses de l’émoussement des sens. Du sens. Le discernement s’est rangé dans la main séductrice de l’apparence.
Supposons alors que l’amertume s’installe, érode ce calme, ce silence. La plénitude peut s’énergiser, récupérer sa force. et le doute si longtemps oublié et trahi l’arnache lui impulsant un mouvement rapide arrachant l’esprit à son confort.
Il est évident que cette amertume n’est ni malheureuse ni destructrice ni mauvaise. C’est une amertume de vie qui exerce sa vigilance qui reçoit, écoute, retient et cherche. Une amertume qui avance, fait avancer vers le Monde et dans le Monde, c’est à dire un avancement vers la connaissance, un désir puissant et féroce de savoir la connaissance. Et pour la connaître il faut aimer, avoir envie d’aimer.
Oui, la connaissance implique amour et curiosité. Dans le souci de participer à la création d’un monde intelligible, intelligent. Vivre une vie attentive où les questions ne se taisent pas. Où elles parlent.